Itinérance dans le Donezan
du 24 au 27 février 2017
Trappeurs : Lulu et Philou
Etant
restés sur notre faim l’an dernier (c’est le cas de le dire !), il fallait
retourner dans le Donezan et continuer l’exploration de cette belle région
sauvage.
Pour
éviter de faire un grand détour par l’Aude où
les Pyrénées Orientales, Lulu a choisi de partir par la route d’Ascou,
avant le col de Pailhères. En effet, la vallée d’Ax les Thermes est plus rapide
d’accès. On peut rejoindre les forêts du Donezan en passant quelques lignes de
crêtes et autres réjouissances sauvages.
J1 :
La météo annonce un créneau ensoleillé de 3 jours. Nous partons la veille et
arrivons au parking de Montmija sous la grisaille. Il ne fait pas trop froid
mais le temps n’est guère accueillant. Lulu a repéré une cabane indiquée sur le
site Pyrénées-refuges, qui se trouve juste sur le trajet. Par précaution, la
veille, elle a quand même noté les cabanes voisines sur la carte.
Arrivés
au fond de la vallée de Coume Grande et à l’altitude donnée (1 720 m), nulle
cabane ! Bien entendu, le brouillard se renforce et le vent se lève pour
ajouter un peu d’ambiance… Pas de temps à perdre, on prend la direction de la
cabane d’Esprays d’en Bas, dont Philou doute déjà de l’existence ! Pour la
rejoindre, il faut passer des pentes raides dans la forêt et dans la poudreuse,
au moins on se réchauffe à faire la trace !
Enfin,
avant que la nuit tombe, on arrive dans cette pauvre cabane en parpaing sans
fenêtres (mais avec volets heureusement !). Il y a des matelas, du bois, Allez
hop ! on ne demande rien de plus. (pour
la petite histoire : après vérification au retour, la cabane n’existe pas
à l’endroit indiqué et a été confondue avec celle d’Esprays).
J2 :
il fait -1° ! mais le soleil n’est pas loin, derrière le Roc de Bragues.
On repart vers le fond du vallon de Coume Grande et on attaque la montée raide
vers la Sarrat de Casalins. Tout est givré et la neige bien dure. Après les
crêtes, on descend trop bas sur des pentes un peu raides qui nous ferons sortir
le piolet par sécurité. Au-dessus de l’étang des Llauses, ça va mieux, un beau
terrain vallonné nous attend jusqu’au Col de la Couillade des Bourriques à 2 150 m. Ensuite, on
commence la descente dans la Coume de Balbonne en cherchant les meilleurs
passages, c'est-à-dire les moins raides… Pause déjeuner au soleil. Puis on
continue en passant sur l’étang de Balbonne gelé. Après, ce sont quelques
réjouissances : il faut chausser les crampons pour descendre la très raide
Echelle de Balbonne qui se descendra facilement avec les outils adaptés. Pour
finir, long chemin bucolique jusqu’à la Restanque où on rejoint la piste
forestière. Là, c’est un peu monotone mais au moins la neige est damée !
Après une pause au refuge du Fournet (fermé), on prend le cap et on s’enfonce
dans la forêt pour trouver la petite clairière qui abrite la cabane de
Boussadus du bas. On est chez nous ! Il y a du bois partout et plein de
traces de bébêtes… Bonne soirée au coin du feu à jouer aux cartes et à manger
une bonne purée au Cantal et au jambon.
J3 :
On en a marre de porter les gros sacs ! On a décidé de rester dans cette
cabane sympa et continuer notre exploration plus légers. Philou n’étant pas en
grande forme, Lulu révise ses objectifs de crêtes lointaines et de cabanes
cachées : on se contentera de monter à l’étang du Laurenti. Par contre,
Philou fait du zèle en voulant faire « une boucle ». Ouarf ! on
se retrouve dans les pentes raides, il faut déchausser, on loupe l’Echelle de
Boutadiol et on fait du cannyoning hivernal sur des ponts de neige. Qu’est ce
qu’on rigole ! C’est pas fini, après la pause, on continue sur de belles
crêtes faces au Roc Blanc. Une fois d’autres bonnes pentes descendues, on fait
les sangliers puis les isards pour retrouver notre fichu sentier ! Y’a pas
d’âge pour faire les fous !
De
retour à la cabane, Philou se défoule sur les arbres morts et nous fait encore
une provision jusqu’à l’hiver prochain… On se paye le luxe de faire fondre de
la neige pour la toilette.
J4 :
c’est avec regret que nous quittons notre petite cabane. Il fait toujours un
temps splendide. On reprend la piste forestière sur environ 4 km. Ensuite, on traverse les
pistes de la station de Mijanes : personne, finies les vacances scolaires.
On fait une pause près de la cabane de l’Orri, dans un cadre très sympa. Il
faudra y revenir… On traverse les étangs et on attaque les pentes en
choisissant les moins exposées au soleil. Arrivés sur le Plat de Mounégou, un
peu de vent mais on s’abrite derrière les sapins pour manger. On profite encore
de la vue sur les crêtes du Tarbesou. Ensuite, on descend sous le Col de
Pailhères où on longe les pistes. A la station, on trouve un peu de monde mais
c’est vite oublié une fois sur le sentier en rive gauche du ruisseau d’Andorre.
On profitera du calme dans les bois jusqu’au parking.
Et
bien voilà, un beau créneau météo richement exploité ! Le problème est que
Lulu a encore des cabanes à voir dans le coin… donc on se donne rendez-vous
prochainement !