29 février, 2020

Trappeurs en crampons !

L'ASTON SAUVAGE : circuit cabanes
Du 23 au 27 février 2020
Avec Lulu et Philou


Pas facile de s'organiser, même quand on a 15 jours devant soi ! Le seul petit créneau de beau annoncé se situe juste au début des vacances et on sait déjà qu'on descendra sous le mauvais temps... On attend que le week-end se tasse et on part le dimanche matin vers Toulouse puis Tarascon. Hélas, on a laissé les raquettes au placard, rien de nouveau depuis les dernières vacances ! Par contre, cette fois, on a les crampons : Irvis Hybrid de chez Petzl, une nouveauté super légère !

Dimanche : départ de Larcat en début d'après-midi. On ne trouve pas le sentier prévu car les prés sont clôturés. On prend le sentier balisé puis on coupe à travers pâturages et bois, c'est raide et on transpire ! On finit par rattraper la piste et, comme elle fait des grands détours, on coupe les lacets. Là encore, transpiration et il fait chaud en plus ! On arrive enfin à la cabane du Besset : point d'eau et bois coupé, rien à faire !

Lundi : toujours grand soleil, c'est la journée la plus longue car on fait un grand tour par les crêtes. Pour les trouver, il faut se rendre au Col du Sasc puis au Pas de l'Escalier. Là, l'enneigement est présent côté nord et les corniches impressionnantes. Mais, quand on monte et se rapproche, ce n'est pas si méchant et on passe tranquille. Surtout avec les supers crampons ! Le seul point un peu acrobatique aurait pu être le Pas des Egues mais les rochers sont déneigés. Ensuite, on passe sous le Pic de Bèze et contourne une grande pente enneigée pour atteindre la Cabane des chasseurs de la Unarde. Bien cachée sous son toit végétalisé à 2100 m. Plein de neige partout et les cours d'eau ne sont pas accessibles donc on utilise le gaz pour faire fondre la neige. 

Mardi : temps couvert mais la pluie n'est pas annoncée avant le soir. On chausse les crampons et c'est parti ! Là, le passage clé est le col de la Unarde, déjà pris en été et dans l'autre sens : très raide ! Mais, là-aussi, pas d'inquiétude car la partie gauche est sans neige. On préfère passer par là car la grosse pente neigeuse est crevassée. Ensuite, on remet les crampons et on part en direction du Planel de Brouchet. Comme on ne veut pas perdre d'altitude, on s'attaque à des pentes un peu raides, il ne faut pas glisser ! On se retrouve ensuite dans la forêt, plus sécurisante avec les sapins. La vallée de Rieutort est en vue, on engage la descente dans un petit vallon où on fait la pause de midi avec quelques passages ensoleillés. Puis, on termine la descente jusqu'à la Cabane de Rieutort de Gascous. Partie randonneurs entretenue par les chasseurs, super confortable avec du carrelage, un insert, des couvertures, l'eau courante à l'évier !
Dans la soirée, la pluie et la neige tombent sans discontinuer.

Mercredi : un fin manteau neigeux s'est déposé et le temps est bouché. Forcément, c'est la partie la plus hasardeuse du périple ! Déjà faite en été mais il y a 7 ans ! Le tout est de rester à l'altitude du sentier qui n'existe plus, soit environ 1700 m. Au début, on cherche un peu, on fait demi-tour, on descend trop bas, on remonte... Dans le secteur du Roc de Juel, Lulu fait une erreur d'orientation, et on s'embarque dans la descente d'un vallon en pleine forêt au lieu de s'engager vers la vallée de Calvière ! Heureusement, il nous mène à l'endroit désiré : le tracé du GR 10.
On s'arrête juste pour grignoter car il fait froid. Dès qu'on sort de la forêt pour se retrouver sur le plateau, c'est le vent en bourrasque. On sait à quoi servent les piquets du GR 10 : on peut les suivre tête baissée ! Après la raide descente vers la Jasse de Sirbal : neige fraiche sur feuilles mortes..., on remonte tranquillement vers la cabane de Balledreyt. Elle a été rénovée par les scouts et sert d'épicerie de secours l'été. La 2e partie a une cheminée et des bas flancs. On ne trouve pas trop de bois à cause de l'éco-buage récent mais il y a ce qu'il faut sur place. On se fait un petit nid avec les couvertures, ça caille et il neige toujours ! Une fois encore, on cuisine dans la cheminée car le gaz arrive à sa fin.

Jeudi : toujours pareil avec le vent et les chutes intempestives de neige. Le manteau s'est épaissi mais ne justifie toujours pas les raquettes. On pensait récupérer la piste sur les plateaux de pâturages et rentrer tranquillement. Mais impossible avec le vent et les grosses congères formées partout. Donc, on reste à mi-pente avec le vent et le grésil dans la figure ! Comme dit Philou : un paysage pour mammouth à poils laineux ! Le ciel est de plus en plus noir et on se prend une grosse tempête ! Enfin, on attaque la descente vers le vallon de La Prade et vers un sentier, déjà pris en raquettes. Quand on atteint la piste, le temps s'est apaisé et serait presque printanier malgré le froid. A 13 H à Larcat, on se change vite fait. Dans un magazine laissé dans une cabane, on a vu une publicité  pour une auberge (datant quand même de 2012 !) qui nous a mis l'eau à la bouche. On file vers Aston et, en effet, on arrive "Chez Dolorès". Pas déçus du voyage : soupe succulente, énorme cassoulet et patron très burlesque ! Il faut ça pour terminer un périple aussi magique !

Un peu déçus cependant de ne pas avoir eu plus de neige pour le côté trappeurs. Mais sans doute, ne nous serions-nous pas engagés sur ses crêtes abruptes. On a eu quand même deux journées d'hiver dont on se souviendra ! Merci encore l'Ariège pour les nombreuses cabanes ouvertes et entretenues par les collectivités, les chasseurs, les associations. Encore de beaux séjours en perspective !