31 octobre, 2019

Neige en altitude = crêtes en foultitude !


CIRCUIT CABANES - MASSIF DU BURAT

Du 25 au 29 octobre 2019


Avec Lulu et Philou



Fidèles à notre habitude, nous avions le projet d'un circuit en altitude avec de beaux sommets à la clé ! Que ce soit en Andorre, Ariège ou Luchonnais, Lulu avait des plans plein les poches... Malheureusement, cette année, la neige est tombée autour du 20 octobre et en assez grande quantité pour que ça reste accroché aux pentes nord. Donc, on dégaine le plan M comme moyenne montagne ! Ce sera le Luchonnais et les crêtes frontières, là où elles sont orientées Nord/sud et où on ne dépasse pas les 2200 m. Le circuit est à peu près défini et nous verrons où dormir au fur et à mesure car le massif est truffé de cabanes.

J1 : départ de la maison le vendredi matin car du beau temps est annoncé pour quelques jours. On arrive à Arlos (Haute-Garonne) en début d'après-midi. 
On connait déjà ce coin pour y avoir passé 3 jours de réveillon en 2013. Le GR10 a été nettoyé mais la crue du cours d'eau a laissé des dégâts irrémédiables et nous avons beaucoup de mal à trouver des traces de sentiers jusqu'à la cabane d'Artiguessans. Ensuite, on garde la piste car le sentier est interdit d'accès, sans doute éboulé. C'est là qu'on voit un fléchage de descente pour un nouvel itinéraire du GR10 (pas vu à la montée). On arrive enfin dans la jolie clairière où se cache la cabane de l'Artigue (1350 m) : grand bas flanc avec matelas, source à côté et du bois partout. ça tombe bien, on a ramassé des châtaignes et on va pouvoir se régaler !

J2 : après une nuit bien calme, on continue dans la forêt. Dès la sortie au soleil, on sent la chaleur. Pause à la cabane des Courraux où nous avions déjà dormi dans un paysage enneigé. Ensuite, la montée est pénible avec les sacs lourds et là-aussi, le tracé du GR ne correspond plus à la carte ! Mais les pâturages sont calmes et le paysage flamboyant. Enfin, on arrive sur la crête au pied du Pic de Burat et on fait la pause de midi en admirant les sommets enneigés au sud. En effet, on aurait eu du mal à grimper au Pic de Sacroux et descendre dans le Cirque des Crabioules car les rochers doivent être sacrément verglacés ! Ensuite, c'est un festival de couleurs automnales jusqu'au pied du Plan de Montmajou. On décide d'élire domicile à la cabane de Peyrehitte (1930 m), 4 places pour les randonneurs, celle du berger étant fermée. Le tuyau de l'abreuvoir ne coule plus mais on peut y faire la toilette dans l'eau stagnante. Philou remonte à l'autre abreuvoir 500 m au nord pour se ravitailler en eau potable. Du bois est disponible mais on s'enfume vite ! On fait juste un peu de braise pour faire griller le reste de châtaignes. Le soir, la vue sur la chaine est fantastique : de l'Anéto jusqu'au Néouvielle ! Et la visite surréaliste d'un cerf se détachant sur la crête a été appréciée aussi.




J3 : une nouvelle belle journée s'annonce. En ce dimanche, nous décidons de rester à l'heure d'été jusqu'au mardi afin de continuer à vivre au rythme de l'ensoleillement. On continue sur les crêtes en suivant des sentiers à moutons. Le terrain est plus accidenté et plus pentu, ça devient intéressant ! Entre le Tuc de Bidur et le Tuc de Poujastou, nous sommes suivis par les vautours. Ce terrain sauvage, ponctué par les bornes frontières, est parfait à cette saison. Malheureusement, c'est là qu'il faut commencer à descendre pour amorcer la boucle du circuit ! Nous descendons la crête du Poujastou, en faisant un peu les sangliers à la fin et rejoindre la piste forestière. Là, c'est beaucoup plus reposant mais toujours aussi calme. Nous qui avions peur de voir du monde en ce week-end, nous n'avons croisé qu'une dizaine de personnes depuis la veille. Pause au refuge forestier de Cualot, en mauvais état. Puis il faut remonter dans les pâturages pour dénicher la petite cabane de Plan Pouné (1560 m). En fait, elle se situe 400 mètres sous celle d'hier soir mais le paysage est différent avec la forêt à proximité et les vaches qui sont un peu collantes ! La source est à 500 m à l'Est. La cabane n'est pas très grande et le bas flanc biscornu. Après avoir hésité à dormir dehors, nous décidons de faire un tapis de fougères par terre + la couverture de survie pour protéger les matelas. On mange dehors sur le banc, il ne fait pas froid.


J4 : le ciel est voilé mais pas menaçant. Nous montons vers la fontaine de Saunères puis la cabane, bien exposée. Puis nous suivons un PR jusqu'à la cabane de Plan du Bosc, plutôt rustique : pierres et terre battue. 
Nous continuons dans la forêt par un sentier aménagé par endroit (main courante) et heureusement car très accidenté et rocheux par endroits. Au moins, ce n'est pas monotone ! Après la pause de midi, belle surprise en arrivant dans les pâturages et la cabane de Salode que nous ne connaissions qu'enneigés. Bel endroit, encore occupé par le berger et son troupeau. Ensuite, nous montons parmi les chevaux jusqu'au Port de Burat. Là, jolie découverte en voyant le cirque rocheux et la petite cabane dans le bas. Nous faisons un détour vers la source, hélas boueuse et qui ne coule plus. La cabane parait confortable mais nous décidons ne continuer la descente. Le petit lac est 100 mètres plus bas. Nous suivons un sentier qui longe le torrent du Pich. Il est balisé mais ça n'empêche pas qu'il soit très scabreux ! Au début, nous sommes sur des rochers glissants 200 m au dessus du torrent. Et c'est comme ça tout le long des 700 mètres de descente ! Le pont en bois, qui annonce la fin des hostilités, et à l'image du sentier : moyen-âgeux ! A côté, c'est la cabane forestière de Sarribarolles (1050 m). Immense mais plancher du grenier en mauvais état, mangé par les termites. Là-aussi, on s'enfume malgré la grande cheminée et la profusion de bois, dommage... Lulu dormira sur la table du banquet tandis que Philou préfère s'installer au grenier pour son récital, qualifié de "brame du cerf dans une cathédrale" ! On ne peut pas faire mieux pour imager ce concert nocturne... Les souris sont traumatisées à vie !

 

J5 : malgré le mauvais temps annoncé au départ, les nuages se dispersent et laissent place au soleil. Tant mieux car nous pensions descendre sous la pluie ! Nous suivons la piste en direction du col du Couret mais nous loupons le balisage qui, une fois de plus, n'existe que sur la carte ! Donc, on décide de continuer sur la piste et de tenter une descente sur les petits zigzags de la crêtes du Pouch. Le sentier est parfait, bien entretenu et cairné. Dans la forêt, on fait de nouveau le plein de châtaignes, au moins deux kilos ! Nous arrivons sur une piste forestière qui nous conduit à Arlos et à notre parking.


On l'aime bien ce Luchonnais : superbe région boisée, pays de l'ours. Belle idée finalement pour changer de la haute montagne et la chance aussi de trouver toutes ces cabanes bien pratiques. Il ne faudra donc pas hésiter, pour d'autres fois, à avoir dans son sac un petit circuit bucolique et forestier !