25 février, 2016

Neige au Madres : estomac en détresse !




Itinérance en cabanes entre Capcir et Donezan

Du 21 au 25 février 2016


Trappeurs : Philou et Lulu


Les conditions ne sont certainement pas idéales mais nous sommes hyper motivés pour partir dans ces contrées inconnues ! Explorer des nouveaux coins peu fréquentés en hiver est un réel plaisir pour le trappeur rusé…
Nous descendons vers les Pyrénées Orientales un dimanche pour être tranquilles sur la route. Au départ de Réal sur la piste, nous croisons les derniers randonneurs et ensuite : c’est la paix royale ! Nous chaussons les raquettes après le Col de Sansa.
Au  bout de  2 heures de montée dans la forêt, nous atteignons la jolie petite cabane du Pla de Gril à 1860 m. Du soleil, du bois, de l’eau… Un petit poêle pas facile à mettre en route nous apporte une douce chaleur pour une nuit bien tranquille.


Lundi, le temps est un peu brouillé et le vent glacial. On continue l’itinéraire jusqu’au Clot Rodon. Après quelques recherches, on renonce à aller voir le refuge de la Perdrix qui nous éloigne du parcours. Le brouillard nous enveloppe soudain et nous avons du mal à nous orienter. On continue la montée sur la pente Est du Madres mais le Clot Tort porte bien son nom ! C’est un passage plus que délicat avec du rocher, de la neige et du vide de chaque côté… sans parler du vent qui nous bouscule. Nous renonçons assez rapidement à passer par là. Tant pis, on reprend le chemin du matin Après une pause déjeuner glaciale, on continue la descente pour retrouver notre petite cabane et se réchauffer. Et on a bien fait : vers 15 H 30  une averse de grêle s’abat sur le secteur, aïe ! On en profite pour étudier la carte et retrouver notre itinéraire. Philippe déniche un petit vallon caché qui ramène sur les pentes ouest du Madres. Il est trop tard pour espérer atteindre la prochaine cabane ce soir mais nous partons explorer le vallon et faire une belle trace pour le lendemain. En plus, le ciel veut bien se dégager pour nous…
Mardi, après une 2e nuit tranquille au Pla de Grill, nous partons sous le soleil dans le petit vallon de Gaillitayre, sauvage à souhait. Plein de traces d’animaux mais pas la  moindre bestiole à l’horizon !  Nous remontons la Serrat de l’Ours, c’est là que le temps se gâte… nous espérions gravir le Madres en aller/retour, histoire de faire un sommet, mais pas la peine ! C’est déjà bien de pouvoir se repérer et manipuler la carte avec le vent glacial… Sur les  hauteurs, les petits sapins sont pétrifiés, les trappeurs aussi ! Au Col de Marrane, on commence la descente et on vise la clairière où se trouve la prochaine cabane. Ensuite, dans les bois, il faudra monter sur un ilot rocheux pour la repérer car nous sommes partis trop à gauche. Nous sommes passés en Ariège, dans la région du Donezan, appelé aussi « petit Canada ». La cabane de Madres nous accueille pour le repas de midi, on prend le temps d’allumer un petit feu et de faire fondre la neige pour les lyophilisés. Pendant ce temps, le ciel se dégage et on peur repartir sereinement par des petits vallons sauvages. La cabane de la Resclause est immense, du bois à profusion mais pas d’eau. Il fait déjà moins froid, heureusement car la cheminée refoule énormément à cause du vent et on s’enfume comme des renards ! A la nuit tombée, deux forestiers nous feront une peur bleue en frappant aux carreaux. Ils sont coincés dans la neige avec leur 4X4 et veulent savoir si on a du réseau…. Ben non !



Mercredi, ce sera la plus belle journée et on sera sans cesse dans la forêt, dommage ! On suit la piste et les sentiers dans la forêt du Carcanet jusqu’à la route principale. Ensuite, on prend le chemin Vauban et le Col de Bernady. Arrivée à Quérigut pour le déjeuner et on profite de l’auberge du village car plus de provisions. A 14 H, on arrive à l’épicerie du village : elle n’ouvre qu’à 16 H ! On est en pleine vacances scolaires mais c’est vraiment calme ce coin…

On réfléchit un peu et on décide de continuer quand même. Tant pis, on préfère jeuner pour le dernier soir plutôt que d’attendre deux heures. On remonte la piste du Prat d’Encoille et on suit des petits torrents et d’anciennes traces de sentiers. On retrouve une piste vers 1750 m qui nous mène à notre dernier point de chute : la cabane de Prat Baillat. Bien exposée au soleil, un vrai bonheur. Comme d’habitude, Philou fait une énorme provision de bois. Mais, là encore, on ne pourra pas faire sécher les chaussures car la cheminée enfume la cabane, même sans vent ! La soirée sera donc très restreinte : une petite soupe, un morceau de fromage suivi d’un carré de chocolat et une tisane ! Lulu s’installe sur des vieux coussins tandis que son Doudou s’étend sur une table dans la pièce à côté.
Jeudi, lever à 7 H 00 avec un ciel gris, il tombe quelques flocons. Le petit déjeuner se restreint à un thé et un fond de céréales. On reprend la piste puis la direction du Col des Ares où on retrouve le chemin Vauban jusqu’à Puyvalador. Ensuite, il suffit de traverser le barrage et de longer le lac pour retrouver le village de Réal. A 11 H, nous investissons la boulangerie de Formiguères, véritable caverne d’Ali Baba du gâteau ! On a faim !!


Exploration hivernale super réussie ! Une fois de plus,  les trappeurs ont bravé le blizzard, choisi leur itinéraire et fait leur trace…. Manquait juste un ours ou deux pour ajouter un peu de piquant à l’aventure…. Feignasse qui passe son temps à dormir…




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