28 juin, 2010

Objectif Balaïtous

26/27 juin 2010 : Le Balaïtous par le glacier et la cheminée de Las Néous.
Trappeurs : Jako, Xav, Lucile, Philippe avec Fabio et Babeth (de La Rochelle).

Le vendredi soir, Babeth et Fabio partis de La Rochelle, rejoignent Jean-Jacques , Lucile et Philippe à Saintes. De là, cap au sud vers Saint-André de Cubzac où nous récupérons Xav le Trappeur sur le parking du Mac Do. Un peu avant minuit, nous arrivons à Arras en Lavedan, où des amis de Jean-Jacques nous offrent le gite pour la nuit.
Samedi 27 juin : Après un délicieux petit-déjeuner au jardin, nous quittons à regret nos sympathiques hôtes d'une nuit et la promesse alléchante d'un chevreau à la broche pour rejoindre la maison du Parc national des Pyrénées du Plan d'Aste, où nous laissons les voitures.
Malgré des sacs à dos lourdement chargés (matériel d'alpinisme et de bivouac oblige), nous gagnons rapidement le sympathique refuge Ledormeur (1917 m) ; après une courte pause, nous le laissons derrière nous pour poursuivre la remontée de la vallée, vers le sud-ouest puis plein sud jusqu'au grand plat très humide de la Pacca à 2105 m. C'est là que nous installerons notre camp de base.

Nous attaquons la pause déjeuner sous un soleil encore chaud mais qui se voile rapidement. La situation météo se dégrade et l'idée d'un délicieux bain dans les torrents de fonte glacés doit bien vite être abandonnée. Vers 15 heures, nous montons rapidement les tentes. Choix judicieux ! Les premières gouttes commencent à tomber et à 15 h 30, une brutale averse de grêle et de pluie mêlées nous forcent à nous réfugier dans les minuscules tentes de bivouac. Nous n'en ressortirons que 4 longues heures plus tard.Après un copieux diner sous un ciel qui se dégage rapidement, nous gagnons nos couchages vers 22 h pour une courte nuit.

Dimanche 28 juin, 4 h 15 : Branle-bas de combat. Petit-déjeuner, puis départ une heure plus tard, à la lumière des frontales car la pleine lune se voile d'une couverture nuageuse pas trop inquiétante. Il fait doux, beaucoup trop ; aucune gelée nocturne n'est venu durcir la neige abondante et humide, heureusement bien tassée.
Dans le vallon que nous remontons, l'enneigement, exceptionnel pour la saison, est continu dès 2150 m. Nous progressons facilement, sans même chausser les crampons, jusqu'au pied du glacier de Las Néous, vers 2600 m. Le soleil levant enflamme les roches austères des murailles qui nous dominent au sud. Nous filons plein ouest, remontant le glacier sur une neige déjà lourde et sans consistance, qui oblige le premier à tracer pour les suivants.

Vers 8 heures 15, nous atteignons le pied de la cheminée qui va nous permettre de gagner le sommet. La rimaye est bien comblée mais la neige sans cohérence nécessite beaucoup d'attention dans les dernières pentes raides. Elle monte beaucoup plus haut que lors de notre ascension de 2006 et la cheminée elle-même reste bien enneigée, ce qui ne nous facilite pas la tâche. Comble de malchance, le brouillard monte et le temps se couvre rapidement.

Xav attaque la première longueur en tête sur neige puis sur mixte jusqu'au premier relais. Philippe puis Lucile le suivent. Le filet d'eau glacée qui dégouline sur le rocher détrempe les gants en quelques secondes.La petite plateforme qui accueille la première cordée est étroite et surtout très instable : partout des cailloux branlants menacent de se détacher au moindre mouvement et de plonger dans la cheminée.Jean-Jacques attaque la montée en tête de la seconde cordée. Xavier repart sur la seconde longueur pour dégager de la place.
Quand Jean-Jacques rejoint Lucile et Philippe au premier relais, les premières gouttes commencent à tomber et les cordes sont trempées, nous décidons de redescendre.
Un rappel nous permet de regagner le glacier, puis nous attaquons le retour. La petite pluie s'est bien vite interrompue, mais le temps est toujours menaçant. Nous sommes de retour au camp vers 11 heures ; démontage rapide puis descente jusqu'au refuge Ledormeur pour y déjeuner à l'abri.
Malgré la météo peu favorable et l'échec final, ce fut un beau weekend de montagne. A quand le prochain ?