Du 23 au 27 février 2020
Avec Lulu et Philou
Pas facile de s'organiser, même quand on a 15 jours devant soi ! Le seul petit créneau de beau annoncé se situe juste au début des vacances et on sait déjà qu'on descendra sous le mauvais temps... On attend que le week-end se tasse et on part le dimanche matin vers Toulouse puis Tarascon. Hélas, on a laissé les raquettes au placard, rien de nouveau depuis les dernières vacances ! Par contre, cette fois, on a les crampons : Irvis Hybrid de chez Petzl, une nouveauté super légère !
Dimanche : départ de Larcat en début d'après-midi. On ne trouve pas le sentier prévu car les prés sont clôturés. On prend le sentier balisé puis on coupe à travers pâturages et bois, c'est raide et on transpire ! On finit par rattraper la piste et, comme elle fait des grands détours, on coupe les lacets. Là encore, transpiration et il fait chaud en plus ! On arrive enfin à la cabane du Besset : point d'eau et bois coupé, rien à faire !
Lundi : toujours grand soleil, c'est la journée la plus longue car on fait un grand tour par les crêtes. Pour les trouver, il faut se rendre au Col du Sasc puis au Pas de l'Escalier. Là, l'enneigement est présent côté nord et les corniches impressionnantes. Mais, quand on monte et se rapproche, ce n'est pas si méchant et on passe tranquille. Surtout avec les supers crampons ! Le seul point un peu acrobatique aurait pu être le Pas des Egues mais les rochers sont déneigés. Ensuite, on passe sous le Pic de Bèze et contourne une grande pente enneigée pour atteindre la Cabane des chasseurs de la Unarde. Bien cachée sous son toit végétalisé à 2100 m. Plein de neige partout et les cours d'eau ne sont pas accessibles donc on utilise le gaz pour faire fondre la neige.
Dans la soirée, la pluie et la neige tombent sans discontinuer.
Mercredi : un fin manteau neigeux s'est déposé et le temps est bouché. Forcément, c'est la partie la plus hasardeuse du périple ! Déjà faite en été mais il y a 7 ans ! Le tout est de rester à l'altitude du sentier qui n'existe plus, soit environ 1700 m. Au début, on cherche un peu, on fait demi-tour, on descend trop bas, on remonte... Dans le secteur du Roc de Juel, Lulu fait une erreur d'orientation, et on s'embarque dans la descente d'un vallon en pleine forêt au lieu de s'engager vers la vallée de Calvière ! Heureusement, il nous mène à l'endroit désiré : le tracé du GR 10.
Jeudi : toujours pareil avec le vent et les chutes intempestives de neige. Le manteau s'est épaissi mais ne justifie toujours pas les raquettes. On pensait récupérer la piste sur les plateaux de pâturages et rentrer tranquillement. Mais impossible avec le vent et les grosses congères formées partout. Donc, on reste à mi-pente avec le vent et le grésil dans la figure ! Comme dit Philou : un paysage pour mammouth à poils laineux ! Le ciel est de plus en plus noir et on se prend une grosse tempête ! Enfin, on attaque la descente vers le vallon de La Prade et vers un sentier, déjà pris en raquettes. Quand on atteint la piste, le temps s'est apaisé et serait presque printanier malgré le froid. A 13 H à Larcat, on se change vite fait. Dans un magazine laissé dans une cabane, on a vu une publicité pour une auberge (datant quand même de 2012 !) qui nous a mis l'eau à la bouche. On file vers Aston et, en effet, on arrive "Chez Dolorès". Pas déçus du voyage : soupe succulente, énorme cassoulet et patron très burlesque ! Il faut ça pour terminer un périple aussi magique !
Un peu déçus cependant de ne pas avoir eu plus de neige pour le côté trappeurs. Mais sans doute, ne nous serions-nous pas engagés sur ses crêtes abruptes. On a eu quand même deux journées d'hiver dont on se souviendra ! Merci encore l'Ariège pour les nombreuses cabanes ouvertes et entretenues par les collectivités, les chasseurs, les associations. Encore de beaux séjours en perspective !